La pratique de la divine indifférence, la juste distance...

Fraternité d'Hermès a écrit:Une initiation qui ne se traduit dans les moindres faits du quotidien, n'est qu'une imposture et une vaniteuse apparence. L'alchimie spirituelle de la Sapience Hermétique est réelle et a ce pouvoir de transmuter le profane en initié. Partagez ici vos expériences.

La divine indifférence est, comme son nom l'indique, divine, ce qui la positionne dans le rang des facultés supérieures de la Conscience et nous indique qu'elle n'est pas un rustique mécanisme de la sphère du Destin, mais une attitude intentionnelle et libre, fruit du libre arbitre, que la Conscience met en application en intention d'harmonisation volontaire avec la Divine Providence. Elle est donc à distinguer de la simple indifférence, pâle reflet dégénéré caractérisé par une froideur psychopathe, rendant la Conscience insensible à toute autre chose qu'à son précieux "moi".

La divine indifférence place la Conscience à une juste distance des événements, lui épargnant ainsi tout dommage résultant d'un élan émotionnel mal maîtrisé. Émotions qui éloignent des vertus, et causent de nombreux troubles à sa victimes ainsi qu'à son entourage.

La divine indifférence place la Conscience dans une position juste, et la justesse d'une action est le dosage parfait de chaque élément la constituant, ainsi que de son timing. C'est en connaissant les Principes de la Création, régissant toutes choses en elle, que la Conscience peut se placer dans une juste position vis-à-vis de ces événements.

Lorsque la Loi est connue, tout ce qui en découle n'apparaît plus être autre chose qu'une application de sa Justice.

La nature animale de l'être humain est la marque indélébile d'états de Conscience passés. Une Conscience en évolution, maîtrise ou cherche à maîtriser cette nature, afin qu'icelle reste cloisonnée dans la règle de l'autant que nécessaire. La Conscience en involution, esclave de Nahash, l’attracteur, l'ardeur cupide qui attise sans cesse la flemme de l'animalité (et accessoirement de l'animosité) et de l’égocentrisme, est sous le joug de cette nature animale renforcée s'exprimant autant que possible.  

La divine indifférence, lorsqu'elle est invoquée par la Conscience, détache par désidentification à l'ego et à sa nature animale les liens retenant la Conscience enfermée dans la camisole d'un ego involutif dévorant la Conscience, un peu à l'image de Chronos dévorant ses enfants. Cette invocation et cet alignement volontaire, sont un pas vers la liberté.

Cette divine indifférence ne se limite donc pas à placer la Conscience à la juste place vis-à-vis des événements perçus comme extérieurs, mais la place également à cette juste place dans les éléments perçus comme intérieurs... Trône royal, sans lequel aucun acte libéré n'est possible.

La divine indifférence, parce qu'elle permet à la Conscience d’accepter pleinement les situations, lui permet d'en tirer profit et d'apprendre de ces dernières, au lieu d'en être une victime, qui dans un élan de refus, n'apprendrait rien de cette situation, pourtant placée volontairement devant elle.

C'est par la mise en application de cette Connaissance : Connaissance de sa nature de Conscience, Connaissance de la nature de son milieu de vie, que la Conscience s'enrichit (Non! Ce n'est pas du capitalisme, puisqu'il n'y a pas accaparement démoniaque... euh...mercantile ! ). Cet enrichissement se traduit par une sagesse grandissante, de la juste position vis-à-vis des choses.

La divine indifférence n'est pas une exemption des responsabilités, mais bien au contraire, la pleine acceptation de ces dernières. Libérée des pulsions égoïstes et sclérosantes de l'ego, de ses surréactions émotionnelles, la Conscience peut alors offrir au monde ce qu'elle a de mieux (ce qui constitue cette responsabilité : cette offrande de ce qu'il y a de plus haut  à offrir).  L'irresponsabilité naît de l'incapacité à remplir sa tâche. Cette incapacité naît de l'ego et de son carcan d'insignifiances handicapantes. Libérée de l'ego, par le regard éclairé de la divine indifférence, la Conscience retrouve son plein potentiel d'action.

C'est l'égo qui se plaint. C'est lui encore, qui s'indigne face à ce qu'il perçoit être injustice envers lui. C'est lui toujours, qui se complait dans ses émotions ridicules.

Quand les Principes des choses sont connus, l'ego s'évanouit, et la divine indifférence le remplace. De maire du palais, l'ego devient serviteur...

La Conscience qui s'identifie à ses enveloppes et par extension à leurs ballotements, n'est pas autre chose que ces infernales agitations, et ne peut pas s'en dégager, ni ne le souhaite. Elle est dans l'ignorance de ce qu'elle est, et à l'image d'un rustique cavernicole aveuglé par des années d'obscurité, qui a oublié l'existence même de la lumière, n'a aucune raison de vouloir sortir de sa grotte, qu'il considère comme la seule sphère d'existence possible. La divine indifférence n'est qu'une abstraite folie, irréalisable et de toute manière indésirable.

C'est seulement lorsque la quête de Connaissance est entamée, que quelques fruits sont récoltés, et que la Conscience a pu goûter à la saveur du soleil dont la lumière est concentrée dans ces fruits, qu'elle commence à percevoir que sa sphère d'existence n'est ni la seule, ni la plus élevée, qu'elle sent le lourd poids de ses chaînes, qui la maintiennent fermement attachée à la terre. De même, elle s'aperçoit qu'elle est autre chose que ce corps simiesque et ce mental handicapé.

Naît alors, progressivement, le désire de se libérer, de se libérer de ses pénibles tourments qui ont pour seule vocation de sans cesse l'étourdir...

Coucou mon Taranis

Je plussoie entièrement ton raisonnement. J'irais même jusqu'à dire, que le lâcher-prise est un des aspects de la divine indifférence et donc inclus en elle, comme il me semble que tu le sous-entends, dans ton dernier paragraphe.

A vrai dire, la divine indifférence est par définition divine, ce qui démontre qu'elle ne se limite pas à l'illusoire petite vérité humaine, mais tire ses racines des plans divins, et s'y exprime. Vu comme ça, le lâcher prise n'en est qu'une des déclinaisons.

Grillot de Givry a écrit:Enveloppe-toi d’indifférence comme d’un manteau ; voilà la clef de la vie magique. Libère-toi des contingences. Délivre-toi de toute hylophilie. Enferme-toi dans ta pensée et dans ta science. Sois le solitaire, le vrai ; construis-toi une cellule dans ton propre cœur.

Seul le manteau de l'indifférence offre à la Conscience la protection contres l'eau et la glace et à leurs multiples maux et mots d'en-bas, risquant d'éteindre le feu qu'elle a tant peiné à allumer. Les maux de ce royaume infernal, sont de redoutables poignards pouvant affaiblir la Conscience en l'accaparant d'émotions épuisantes et la détournant de la voie. Les mots de ses enveloppes inférieures, cette voix redoutable et terrifiante, de l'animal qui l'appelle, les paroles des asuras qui l'encouragent à y céder ne peuvent rien contre la divine indifférence de la Conscience ayant développé la Force requise, pour se maintenir suffisamment en altitude et hors de portée du venin.
Redoutable est le magnétisme qui émane des contingences démoniaques ! Il dévore tous sur son passage, tout ce qui est à sa porté. Il rampe comme un serpent à la surface de la terre, incapable de s'en décoller.  
La Science solaire, a ce pouvoir de dissolution des Ténèbres. La convergence des rayons solaires, bien dirigés, peut incendier la plus sinistre et dense des jungles, à l'image de la loupe qui sait déclencher le feu destructeur.
Les légions d'asuras ne sont repoussées que par la plus haute des murailles, car ils ne savent pas prendre de la hauteur. Dès qu'ils quittent la surface du sol, ils se dissolvent. Seule la hauteur d'une forteresse parfaitement bâtie sur un roc offre la protection nécessaire.